seuls les vivants ont raison

De chair et de sens, la « peau-ésie » de Mehdi Krüger puise sa force dans l’oralité. Aujourd’hui, il donne sa voix à lire dans un triptyque interrogeant l’individu, l’intime et l’universel.
Les trois volets de ce recueil sont le fruit de rencontres avec autant de disciplines artistiques.
Danse, cinéma, musique offrent des terrains d’exploration où la langue se déploie, en épouse les richesses et les particularités.
Au contact de l’autre, l’écriture se nourrit de la contrainte pour mieux s’en affranchir, infiniment libre, résolument vivante.

Je ne lis pas de poésie.

Entendez-moi bien, ou plutôt lisez-moi bien :
J’aime profondément la poésie, l’écouter, la crier, la faire jaillir dans l’air, etc.
J’aime la chuchoter après l’amour,
La partager autour d’un verre,
La faire cracher trop fort de mes enceintes,
Mais je ne prends pas de véritable plaisir à la lire
tout autant que je n’aime pas visiter les animaux du zoo.
Et pourtant lisez-moi bien, j’ai beaucoup de sympathie pour le monde animal.

Je vous demanderai donc, très humblement, de considérer cette poignée de textes comme on déchiffrerait une partition, à savoir une série de mots comme de notes qui n’attendent qu’une chose : qu’on les fasse vivre.

En outre, je crois personnellement, qu’à notre image, c’est essentiellement la rencontre avec les autres qui les rend vivants. C’est pourquoi ils ont tous pour dénominateur commun, outre d’être destinés à la scène, d’avoir été écrits en résonance avec du cinéma (Memento Roma), de la danse (Nos Mouvements Incessants) et de la musique (Les Sept Premières Paroles de l’Homme).

Ils n’ont pas été conçus dans le confort d’un bureau insonorisé contre le bruit du monde, mais dans des salles de spectacle vides, des halls d’aéroport, des wagons-bars et même à la caisse de supermarchés.

Grâce à ces rencontres artistiques, j’ai écrit sur la liberté en même temps que j’ai écrit sous la contrainte.

Défenseur d’une littérature orale, j’ai l’intime conviction que la place de la poésie se trouve plus sous les rayons d’un soleil que sur ceux d’une bibliothèque.

Donc lisez-la bien, ou plutôt entendez-la bien.

Mehdi Krüger

Babel bach

Photos Daniel Reiche

Projet européen en hommage à Jean-Sébastien Bach, Babel Bach réunit 3 poètes venus de différents pays : Josephine Von Blueten Staub (Allemagne), Simone Savegin (Italie) et Mehdi Krüger.

Ensemble, ils écrivent et interprètent un spectacle de poésie polyphonique en 3 langues.

Sur scène, ils sont accompagnés de F.E. Conte (clavecin), Aude Walker-Viry (violoncelle) et Tiko (beat-box).

Résonances actuelles d’une œuvre intemporelle, culture urbaine, poésie et Suites de Bach s’harmonisent et se répondent à merveille.

Danseur
d’alerte

danseur d’alerte

Se tenir vent debout, oser braver les tempêtes et se joindre au chœur battant de la colère.

Écrit et enregistré dans un même élan sous l’œil sensible de Nabil Senhaji, ce texte est un hommage à celles et ceux pour qui le peuple n’est pas un vain mot.

L’Arabstrait

« Les arbres ont des racines
et moi juste une paire de Nike Air »

L’Arabstrait

le retour au bled est tout un poème

« A travers le récit de son premier « retour au bled », un  aller-retour entre la France et l’Algérie parsemé de jeux de langage,
Mehdi Krüger poétise l’une des grandes questions de notre époque : comment participer au récit collectif sans nier son histoire individuelle ? « 

compoesition

Tout comme les grandes émotions qui nous traversent, la poésie est contagieuse. Elle ne s’enseigne pas, elle se partage.

Les Compoésitions, série en cours, sont l’aboutissement d’ateliers d’écriture et d’interprétation en collaboration avec des artistes venus d’autres disciplines.

 

Elles sont des carrefours artistiques où chaque participant peut faire entendre sa «voix poétique». Vidéo, danse, photo sont autant d’écrin pour les textes individuels au service d’une thématique collective.